« IL FAUDRA ÊTRE À LA HAUTEUR »
a déclaré MATHILDE CARTAL lors d'une interview à DirectVelo.com :
10.09.2014, 10:12
Les Championnats du Monde de Ponferrada (Espagne) approchent à grands pas et cette semaine, toutes les Equipes de France se retrouvent en stage à différents coins de l’Hexagone. Les Juniors Dames s’étaient donné rendez-vous ce lundi pour le début d’un stage d’une semaine à Aix-les-Bains (Savoie). "On a roulé deux fois ce mardi. On a fait un peu d’intensité. On va continuer de bien s’entrainer toute la semaine. Demain (mercredi), je pense que l’on fera une longue sortie avec pas mal de dénivelé, pour faire plus ou moins l’équivalent de ce qui nous attend en Espagne. Puis nous allons participer à deux courses ce week-end : le Championnat de Rhône-Alpes contre-la-montre puis une course pass’cyclisme. Cela va être dur, il va falloir enchaîner, mais ce sera un bon moyen de se préparer", explique pour DirectVelo.com Mathilde Cartal, l’une des quatre filles sélectionnées par Julien Guiborel pour la course en ligne.
« C’EST UN PEU STRESSANT »
Pour Mathilde Cartal, ce sera "une première participation à un Championnat du Monde, et forcément un grand moment". Cette sélection est d’autant plus appréciable qu’elle était d’ailleurs plutôt inattendue pour la licenciée du VC Saint-Julien-en-Genevois. "C’est une petite surprise. Sincèrement, je ne pensais pas du tout à cette sélection. Je ne me posais même pas la question de savoir si j’allais être prise ou non. Je savais que Soline (Lamboley) et Greta (Richioud) étaient vraiment au-dessus du lot. Fanny (Zambon) quant à elle avait fait un superbe Championnat de France. Après, il ne restait qu’une place, et finalement elle est pour moi". Si Mathilde Cartal ne pensait pas être retenue, c’est également parce qu’elle avait conscience de ne pas avoir marqué les esprits sur le récent Championnat de France de Saint-Omer. "Fanny (Zambon) était devant toute la course et a été chercher une médaille (d’argent). Derrière, avec Greta (Richioud), nous devions contrôler la course. Ce n’était pas mon rôle d’attaquer mais du coup, je n’ai pas vraiment pu me montrer. C’est ce qui m’a fait dire qu’il (Julien Guiborel) n’allait pas penser à moi pour le Championnat du Monde", avoue-t-elle.
Finalement 15e de ce Championnat de France, la jeune fille de 18 ans avait également pris part au Championnat d’Europe de Nyon (Suisse) en juillet dernier. Ce jour-là, elle avait beaucoup travaillé pour tenter de ramener sa sprinteuse Soline Lamboley sur le groupe de tête, en vain. "J’étais quand même contente de ce que j’avais pu faire là-bas. J’avais bien travaillé pour le collectif. Je pense que Julien (Guiborel) était content de moi". Désormais, la Rhône-Alpine a bien conscience que la marche sera encore plus haute sur le prochain Mondial. "C’est un peu stressant quand même. Y compris vis-à-vis des autres filles de l’équipe. Je sais que Soline et Greta ont un super niveau, Fanny aussi. Il va falloir que je sois à la hauteur".
« FAIRE LE MAXIMUM DE BOULOT POUR LES AUTRES FILLES »
Le sélectionneur national Julien Guiborel l’expliquait il y a peu pour DirectVelo.com, il compte sur Mathilde Cartal pour épauler Soline Lamboley et Greta Richioud (lire ici). "Je sais bien que j’aurai un rôle d’équipière sur ce Mondial. Ce sera un rôle important. Il faudra vraiment que je sois capable de faire un maximum de boulot pour les autres filles, quitte à ne pas finir la course d’ailleurs". Il reste malgré tout deux bonnes semaines à Mathilde Cartal et à ses coéquipières pour parler stratégie de course. "On est encore un peu loin du Mondial. Mais je sais que l’on pourra faire quelque chose. Nous avons quand même une bonne équipe", explique la Haute-Savoyarde, qui a pris le temps de se renseigner sur la topographie du parcours de Ponferrada. "J’ai vu qu’il y avait une longue bosse de cinq kilomètres puis encore une autre plus loin sur la parcours, avec de forts pourcentages. Je pense que ce profil devrait me convenir, j’aime bien les bosses. Maintenant, pour avoir une vraie idée du parcours, il faudra évidemment attendre de se rendre sur place".
Partagée entre l’impatience d’en découdre et l’angoisse de mal faire, Mathilde Cartal peut profiter "de la bonne ambiance du groupe pour décompresser. Margot (Dutour) est également là avec nous (elle disputera le chrono, NDLR). Nous sommes toutes les cinq. Là, je réalise que l’on est vraiment en plein dedans, que l’on file tout droit vers le Mondial. Mais c’est rassurant d’avoir les filles à mes côtés, notamment Fanny (Zambon) qui est une grande amie depuis longtemps". Quant au sélectionneur Julien Guiborel, il est également un soutien de poids pour celle qui vient de débuter sa première année à l’INP de Grenoble (classe préparatoire). "Il nous donne un programme fait de prévisions à caler. Il nous suit de près et nous appelle régulièrement. Et puis, sur cette semaine de stage par exemple, il nous accompagne sur le vélo. Du coup, c’est aussi l’occasion pour lui de nous aiguiller ou de nous corriger quand quelque chose ne va pas. Il sait aussi nous rassurer lorsque l'on peut éventuellement douter", conclut Mathilde Cartal.
Crédit photo : Thomas Maheux - thomasmaheux.tumblr.com
Par Nicolas Mabyle